Pour faire des semis, pas besoin de beaucoup de matériel. Vous débutez sur votre balcon-jardin et vous les semis vous tentent ? Ou bien vous avez toujours acheté des plantes à la jardinerie mais cette année, vous voulez vous lancer dans l’aventure ? Eh bien, cet article est fait pour vous !
Pour des raisons assez obscures, les semis imposent à beaucoup de jardiniers un certain respect, pour ne pas dire de l’appréhension. Pourtant, ils sont plus faciles qu’il n’y parait. Et vous n’avez rien à perdre, à part peut-être quelques graines. S’ils ne réussissent pas, vous pourrez toujours vous reporter sur des jeunes plants plus tard (sauf pour les plantes qui ne se repiquent pas, j’y reviendrai). Et surtout, la joie de voir se développer une plante à partir d’une graine que vous avez plantée est incomparable. Pour les enfants, c’est aussi très instructif et pourra même peut-être vous permettre d’aborder avec eux des sujets un peu délicats
Le sujet est très vaste et j’ai choisi aujourd’hui de commencer par un peu de théorie sur le matériel à utiliser. Je vais donc ici répondre aux questions les plus communes sur ce sujet.
Quel matériel pour faire des semis ?
En feuilletant des catalogues ou en allant faire un petit tour à la jardinerie, vous aurez éventuellement l’impression que les semis nécessitent une tonne de matériel. C’est peut-être vrai pour un grand jardin potager, mais sur votre balcon vous n’avez besoin que de contenants, de terreau, d’un arrosoir et bien sûr de graines.
Quel terreau utiliser ?
Pour un bon développement, les jeunes plants ont besoin d’un substrat léger et sain. Il doit être pauvre en éléments nutritifs pour inciter la plante à former des racines fortes et nombreuses. Le terreau à semis est donc le terrain idéal et il est possible de l’acheter en petites quantités. Une autre possibilité est de mélanger un terreau sans engrais à du sable et du compost (à raison d’1/3 pour chaque) et de stériliser le tout au four (45min à 120°c).
Quelles graines choisir ?
Là aussi, c’est l’embarras du choix. Bien entendu, les goûts ne se discutent pas et c’est à vous de choisir les fleurs, fruits et légumes qui vous plaisent. Par ailleurs, avec le temps, les réussites et les échecs, vous serez capables de déterminer vos favoris. Et cela est un grand avantage des semis, le choix est tout simplement immense !
Mais pour commencer, voici quelques généralités bonnes à savoir :
Semences bios, non traitées, F1
Puis-je prendre des semences conventionnelles si je les cultive sans produits chimiques par la suite ? En bonne Normande, je répondrais par un bon « oui et non » … Sachez qu’on trouve des traces de pesticides et engrais chimiques sur les graines également. Et le « bio » pour moi est une philosophie que je souhaite soutenir. Cependant, cela est sans-doute un bon compromis si on ne trouve pas de graines bios. Cela vaut aussi bien sûr pour les graines « non traitées » qui sont issues de plantes justement non traitées après récolte, comme le nom l’indique.
Les graines « F1 » ou « hybrides F1 » ont également le don de partager les esprits. Les semences F1 produisent des plantes hybrides et sont un peu des « super semences » si vous voulez. Les variétés ainsi « créées » (car il s’agit bien d’une création) peuvent avoir des qualités intéressantes pour les balcon-jardiniers (taille, envergure, production, résistance aux maladies, etc…). Mais il est également possible d’obtenir de bons résultats par sélection sans avoir recours à cette technologie.
Mis à part le côté philosophique de la question (est-ce que je soutiens les grands groupes agroalimentaires en achetant des graines F1 ?) que je laisse à chacun, les semences F1 ont bien sûr un inconvénient (rien n’est parfait…). En effet, avec ces semences, vous ne pourrez pas récolter vos propres graines. Et si vous le faites, la génération suivante (dite « F2 ») n’aura certainement pas les qualités recherchées de la génération F1. Pour retrouver les mêmes qualités, il vous faudra donc semer des graines achetées chaque année. Enfin sachez que « bio » et F1 ne s’excluent pas mutuellement. Il existe des semences F1 bios…
Si vous souhaitez récolter vos propres graines en fin de saison pour recommencer un nouveau cycle, prenez soin de choisir des graines reproductibles.
Des semences de saison
Le premier printemps (dans le calendrier phénologique) est pour la plupart des plantes le meilleur moment pour les semis. Pour vous guider plus précisément, il existe des calendriers de semis indiquant les périodes les plus propices à chaque espèce. Dans la plupart des cas, cette information est également indiquée sur les paquets de semences. Cependant, certaines espèces comme les épinards, les radis ou même les pensées à corne par exemple peuvent être semées au printemps ou à l’automne. Il existe aussi des variétés « précoces » et des variétés « tardives ». Prenez donc soin de choisir des semences adaptées à la saison où vous voulez semer. Vous aurez tout simplement plus de succès.
Quels contenants ?
Dans ce domaine, la créativité n’a pas de limites. Ici, je distinguerai les godets en matériaux biodégradables et les autres.
Les premiers ont l’avantage de pouvoir être plantés directement dans le pot ou la jardinière de votre choix. Ainsi, vous évitez le repiquage de la plantule, une manipulation parfois un peu stressante à la fois pour le jardinier et la plante. L’inconvénient est bien sûr qu’ils ne servent qu’une fois. Vous pouvez trouver des godets en tourbe (à éviter, car c’est un matériau en voie de disparition) ou en cellulose par exemple. Autre possibilité : fabriquer des godets en papier journal, avec des rouleaux de papier-toilette ou des boîtes à œufs.
En ce qui concerne les godets « durables », on trouve des godets en plastique et des godets en terre cuite. Les premiers ont, vous vous en doutez les inconvénients du plastique, mais sont réutilisables s’ils sont de bonne qualité. Les seconds ont plus de charme mais sont plus délicats à manipuler et l’évaporation est plus importante. Tous deux devront être soigneusement nettoyés après chaque utilisation. Si vous optez pour le recyclage, pensez par exemple aux pots de yaourts. Dans tous les cas, quoi qu’il vous passe par la tête, assurez-vous que vos pots soient percés au fond pour laisser s’écouler l’eau.
Comme je l’ai déjà évoqué, vous n’avez guère besoin de plus pour faire vos semis. Alors, laissez-vous tenter ! Nous passerons à la pratique dans un article suivant. Là j’évoquerai le où, quand et comment des semis.
Et vous, quel matériel utilisez-vous pour faire vos semis ? Partagez vos idées dans les commentaires.