Je vous ai déjà parlé sur ce blog des calendriers de jardinage lunaires. Si vous avez lu cet article, vous savez à présent qu’ils ont peu de fondements scientifiques. Cela ne veut pas dire qu’ils sont complètement inutiles, mais peut-être simplement à consommer avec modération. Aujourd’hui, c’est d’un tout autre type de calendrier que j’ai choisi de vous présenter : le calendrier phénologique.

La phénologie, qu’est-ce que c’est ?

La phénologie est selon Wikipédia, l’étude de l’apparition d’évènements périodiques dans le monde vivant. Le mot « phainein » en grec signifie « se montrer ». Cette science, car cette fois il en s’agit bien d’une, a pour objet l’observation des phénomènes naturels se répétant périodiquement comme l’évolution des plantes au cours des saisons ou le comportement des animaux. Chaque année par exemple, les fleurs et les feuilles apparaissent sur les branches des arbres, puis les fruits se forment et murissent, avant que les feuilles se colorent et tombent. Demander à un enfant de vous dessiner un arbre aux quatre saisons, et vous aurez une idée de ce qu’est la phénologie.

Les phénomènes phénologiques

Concrètement, la phénologie recense et documente du moment auquel certains évènements ont lieu. De fait, elle est apparentée à la météorologie. Ainsi, des statistiques, des comparaisons, des évolutions peuvent être observées sur le court, moyen ou long terme.

Les événements phénologiques observés sont les suivants : l’apparition des feuilles, des fleurs de plantes dites « indicatrices », la maturation des fruits, la coloration et la chute des feuilles. Dans le monde animal, ce sont par exemple l’arrivée des oiseaux migrateurs ou l’apparition des insectes sous forme de larves ou adultes.

Les plantes indicatrices peuvent être des plantes sauvages ou des plantes cultivées de façon courante et faciles à reconnaitre. Elles sont donc choisies pour leur facilité d’observation dans les régions concernées. Et si le comportement des animaux fait lui aussi partie des phénomènes phénologiques, ils sont souvent plus difficiles à observer. C’est pourquoi je me concentrerai sur le monde végétal dans ce qui va suivre.

Le calendrier phénologique

Le calendrier phénologique basé sur l’observation de la nature est plus précis que notre calendrier classique. Il divise l’année non pas en 4 saisons grossières, mais en 10 saisons de durées différentes.

Ces 10 saisons sont associées à des phénomènes typiques qui peuvent évidemment varier selon les climats. Voici un exemple de calendrier pour l’Europe, avec l’indication approximative de la date des phénomènes observés.

  1. L’annonce du printemps (février-mars) : Floraison du noisetier, du perce-neige et autres fleurs à bulbe du printemps comme le crocus. Bourgeonnement de l’érable et du marronnier.
  2. Premier printemps (avril) : Floraison du forsythia, du cerisier, des tulipes et narcisses. Les feuilles du marronnier, du bouleau et du tilleul apparaissent.
  3. Printemps (mai) : Floraison du pommier, du marronnier et du lilas. Les feuilles du chêne apparaissent.
  4. Début de l’été (juin) : Floraison du sureau et de la pivoine. C’est le début de la saison du rhume des foins et les premières fraises murissent.
  5. Plein été (juillet) : Floraison du tilleul, de la lavande et des pommes de terre. La groseille et les dernières fraises murissent.
  6. Fin de l’été (août) : Les journées commencent déjà à raccourcir et les plantes ont terminé leur croissance. Il est temps de faire des réserves et de se reproduire. C’est aussi la saison des dahlias et des anémones du Japon. Les fruits du sorbier arrivent à maturité, ainsi que les premières pommes, les prunes et les pêches.
  7. Début de l’automne (début septembre) : floraison du colchique et du crocus d’automne. Maturation du sureau, de la noisette et des mûres.
  8. Plein automne (septembre-octobre) : Maturité des fruits du marronnier et du chêne. Le feuillage des arbres caducs commence à se colorer.
  9. Fin de l’automne (octobre-novembre) : Les feuilles commencent à tomber et les écureuils font leurs réserves.
  10. L’hiver (décembre-janvier) : Floraison de l’hellébore, du jasmin d’hiver et de l’hamamelis. Le chêne perd à son tour ses feuilles. La nature se met en repos.

L’intérêt du calendrier phénologique pour le balcon-jardinier

Notre calendrier classique marque le changement des saisons à des dates précises comme le début du printemps le 21 mars ou celui de l’automne le 21 septembre. Evidemment, il ne prend en considération ni la région et le climat où l’on se trouve, ni les variations météorologiques, sans parler des changements climatiques. Voici donc quelques avantages du calendrier phénologique:

  • Le calendrier phénologique prend en compte tous ces éléments et peut donc varier d’année en année et de région en région. Il est toujours adapté à votre microclimat ! En observant la nature autour de vous et plus particulièrement les plantes indicatrices, vous saurez quand il sera temps d’effectuer certains travaux sur votre balcon-jardin. Avec un calendrier phénologique, vous pourrez déterminer sans vous tromper la date idéale pour les semis, le repiquage en plein air et les récoltes. Vous saurez également quand les nuisibles feront leur apparition et serez ainsi sur vos gardes. Grâce a lui, vous mettez toutes les chances de votre côté pour faire ce qu’il faut au bon moment et ainsi éviter les catastrophes ! En consultant régulièrement un calendrier phénologique, vous aurez simplement plus de succès sur votre balcon-jardin.

Dans la deuxième partie de cet article, je passerai à la pratique et je vous indiquerai quels travaux typiques seront à effectuer à quelle saison du calendrier phénologique.

  • Ce calendrier ne se périme jamais et il est toujours d’actualité. Pour pourrez donc l’utiliser d’année en année. Et si vous déménagez, avec lui vous êtes flexible et vous pouvez vous adapter à toutes les régions. Même si certaines plantes indicatrices ne poussent pas dans votre région, il en existe certainement d’autres qui pourront vous indiquer les changements de saison.
  • Enfin, et c’est un avantage non négligeable qui sera sans-doute au goût de beaucoup de balcon-jardiniers : en utilisant un calendrier phénologique, vous renforcerez votre sens de l’observation des phénomènes naturels. Pour certains, c’est peut-être la raison même pour laquelle vous jardinez sur votre balcon. Alors ne perdez pas cette occasion de tisser des liens avec la nature qui vous entoure! En plus, c’est pour une bonne cause.

Si cet article vous a été utile, n’hésitez pas à la partager. Et si des questions restent en suspens, vous pouvez volontiers les poser dans les commentaires ci-dessous.

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2 thoughts on “Le calendrier phénologique (Première partie)

  1. Bonjour Valérie,
    C’est très intéressant.
    Mais, du fait des bouleversements climatiques en cours, j’avoue me poser de plus en plus de questions sur la fiabilité du calendrier phénologique,
    Par exemple, suite à un début février anormalement doux, les jacinthes sont en fleurs chez moi (à la mi-février. !)… J’ai même vu, il y a 2 jours, quelques fleurs sur un cerisier… mais ce n’est pas pour cela que le printemps est installé… des gelées sont d’ailleurs annoncées chez moi en fin de semaine.
    Bref, je pense que les indications de la végétation, auxquelles on pouvait facilement se référer depuis des siècles, sont aujourd’hui beaucoup moins fiables (en tout cas, à prendre avec précaution).
    J’ai plus tendance à « croire » les oies sauvages par exemple…
    Amicalement,
    Gilles

    1. Merci de cet avertissement, Gilles! Bien sûr, au début du printemps, il vaut mieux toujours être prudent. Ce n’est pas pour rien que les fameux « Saints de Glace » au mois de mai sont tant redoutés.
      Valérie

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