Dans cet article, j’avais parlé du matériel nécessaire aux semis. J’avais aussi promis de passer prochainement au côté pratique. Eh bien nous y voilà. Où, quand et comment faire ses semis sera donc le sujet de l’article d’aujourd’hui.
Comme je l’ai déjà expliqué, avec très peu de matériel, quelques règles de base et de la patience, les semis ne sont pas sorciers et ont de nombreux avantages. Voici donc ce que vous devez savoir avant de vous lancer :
Où faire ses semis ?
Semis en “pleine terre” ou en godets
En faisant un petit tour à la jardinerie ou en feuilletant des catalogues de jardinage, vous avez peut-être remarqué ces fameux godets proposés pour faire des semis. Ou bien, vous êtes tombés sur des tutos qui vous expliquaient comment faire vos propres godets avec du matériel de récupération. Mais pourquoi passer par cette étape et ne pas semer directement “en pleine terre” ? C’est-à-dire, en ce qui nous concerne, directement dans le pot de destination ? Excellente question, à laquelle je vais essayer de répondre ici.
Les semis directs
L’avantage des semis “directs” est bien sûr qu’ils sont très simples à réaliser : on sème et on attend. Pas besoin de repiquer ou de rempoter. On évite ainsi une manipulation un peu délicate.
Cette méthode est particulièrement adaptée aux jardiniers débutants qui se lancent pour la première fois dans les semis. Pour cela, choisissez des espèces qui ne craignent pas la fraicheur du début du printemps (ou même qui ont besoin d’un petit coup de froid pour se réveiller) comme les épinards, la salade à couper, les capucines, soucis… Cette méthode est également indispensable pour les légumes racines (radis, carottes…) et les plantes aux racines fragiles.
Les semis en godets
Pour toutes les autres espèces, les semis en godets ont bien des avantages et ceux-ci compensent bien le travail supplémentaire qu’ils représentent.
Tout d’abord, pour beaucoup d’espèces, il fait encore trop froid au début du printemps et la plante n’aurait pas le temps d’arriver à maturité avant le retour de l’automne. C’est particulièrement le cas pour les poivrons, piments et tomates qui ne se développent que très lentement et qui ont besoin de températures clémentes pour germer. Pour elles, il n’y pas d’alternatives aux “semis chauds”.
Plus généralement, faire des semis à l’intérieur vous permettra de gagner du temps car vos graines germeront et vos plantules se développeront plus vite. Ainsi, vous pourrez par exemple récolter plus rapidement vos aromates ou admirer vos fleurs plus tôt.
Par ailleurs, l’espace sur les balcons et terrasses est souvent limité. Pendant que vos petites chéries pousseront sur le rebord d’une fenêtre, vous pourrez utiliser les pots sur votre balcon pour des cultures “fraiches” et rapides comme les épinards, radis et autres salades déjà cités plus haut. Ou pour des fleurs de saison (comme des bulbes de printemps par exemple).
Enfin, pour vos semis en godets, choisissez un endroit bien lumineux (un rebord de fenêtre justement) et à l’abri des courants d’air froids.
Quand faire ses semis ?
Voici encore un sujet fort vaste qui a parfois le don d’échauffer les esprits. Eh oui, le jardinage est une passion qui peut parfois donner naissance à des débats houleux… Mais essayons d’aborder ce sujet avec sang-froid.
Les éléments à considérer pour déterminer le bon moment pour faire ses semis sont les suivants :
- les besoins spécifiques des plantes (espèces et variétés)
- la durée de leur cycle de croissance
- les conditions climatiques de votre région
- et spécialement pour les balcon-jardiniers, l’espace et le temps dont vous disposez
La plupart des semis se font au premier printemps, c’est à dire, en mars-avril, quand les températures diurnes et la luminosité commencent à augmenter sensiblement. Les périodes propices à chaque espèce sont souvent indiquées sur les paquets de graines. A part pour les poivrons et piments et éventuellement les tomates, il n’est pas nécessaire de commencer plus tôt.
En effet, il fait encore trop froid pour les semis à l’extérieur et vos semis au chaud risquent d’être “prêts” avant que vous puissiez les placer dehors. Les tomates par exemple ont besoin d’environ 10 jours pour germer à 20°c. Vous devrez ensuite les repiquer après une vingtaine de jour. Si vous avez des risques de gelées jusqu’à la mi-mai dans votre région, il est donc inutile de les semer avant la mi-avril. Si vous semez trop tôt, elles n’auront plus assez de lumière sur le rebord de la fenêtre et risquent de s’étioler.
De plus, comme nous l’avons vu, les plantes se développent plus rapidement quand les températures sont plus élevées. Vos rebords de fenêtre seront encombrés moins longtemps si vous attendez un peu avant de semer. Quand la place est limitée, il vaut mieux y penser !
Enfin, n’oubliez pas que vos plantules ont besoin de soins permanents au début de leur croissance. Elles ont besoin en particulier d’être arrosées régulièrement. Au chaud, cela signifie en général quotidiennement. Si vous prévoyez de vous absenter quelques jours ou de partir en week-end, mieux vaut attendre votre retour pour commencer vos semis.
Comment faire ses semis ?
Vous avez déterminé le bon endroit et le bon moment pour faire vos semis ? Eh bien, il est temps de se lancer. Voici les différentes étapes des semis décrites pas-à-pas :
- Si vous semez en godet, remplissez-les de terreau à semis et tassez bien. Pour les semis “directs”, formez un rang ou des trous pour placez vos graines.
- Placez ensuite les graines sur le substrat (une par une si elles sont assez grosses ou “en groupe” pour les plus petites). La profondeur est souvent indiquée sur les paquets de graines, Sinon, suivez cette règle approximative : les graines se placent à une profondeur à peu près égale à leur taille. Attention à une exception toutefois : certaines espèces ont besoin de lumière pour germer et restent donc à la surface. Il s’agit par exemple du basilic et de la mélisse.
- Recouvrez ensuite de terre (sauf pour les semences qui ont besoin de lumière justement) et tassez un peu.
- Arrosez délicatement, en évitant les grosses gouttes pour ne pas emporter vos graines. Maintenez ensuite une humidité constante (sans noyez la terre).
- Attendez et admirez.
Avec ces quelques connaissances, les semis ne sont pas difficiles et feront la joie de tout balcon-jardinier, débutant ou pas. Si vous avez trouvé cet article utile, n’hésitez pas à le partager. Faites part également de vos trucs et astuces dans les commentaires ci-dessous.