Avant de commencer avec l’aménagement de mon pied d’arbre, j’ai décidé d’en dresser l’état des lieux. En effet, une des erreurs les plus communes quand on se lance dans un projet d’aménagement de jardin, aussi petit soit-il, est de commencer sans plan et sans prendre en compte les données et contraintes du lieu. Si on a de la chance et si on est particulièrement doué, cela marche quand même… Mais je ne veux pas prendre ce risque. Bref, j’ai refoulé quelque peu mon impatience (mais pas complètement, comme vous verrez par la suite) J’ai commencé par rassembler le plus d’informations possibles sur mon petit lopin de terre pour savoir à qui j’allais avoir à faire.

Fiche d’identité de mon pied d’arbre

Les dimensions : pas si petit que ça

Prendre des mesures précises me permettra tout d’abord de faire un croquis à l’échelle, tenant compte des proportions des éléments les uns par rapport aux autres. Par ailleurs, cela m’aidera à calculer de manière précise les besoins en matériel et le nombre de plantes nécessaires.

Commençons donc par le B.A.ba. Pour ne pas que ce défi soit trop facile, le pied d’arbre que j’ai choisi a une forme irrégulière ce qui rend les mesures un peu délicates. Son périmètre est d’environ 17m et sa surface d’environ 15m².

Faire l'état des lieux du pied d'arbre
Photo par Sven Mieke sur Unsplash

L’orientation et l’ensoleillement

Pour bien choisir les plantes, il est essentiel de connaitre au moins approximativement l’exposition de son jardin. J’avoue que je n’ai pas observé précisément l’ensoleillement de la parcelle tout au long de la journée mais l’orientation me donne déjà une bonne idée sur la question. C’est sûr que c’est plus facile quand on a un jardin au pied de sa porte, mais il faut faire avec les moyens du bord.

Le pied d’arbre se trouve dans une rue orientée est-ouest. Au sud, de hauts bâtiments donnent un peu d’ombre sur la parcelle qui reste, en été, bien ensoleillée une bonne partie de la journée. A ne pas oublier : la ramure de « mon » arbre a un diamètre d’environ 3m et donne une ombre légère encore, mais qui devrait se densifier.

Au pied de mon arbre…

Parlons-en de « mon » arbre d’ailleurs… La forme des feuilles avait déjà laissé deviner qu’il s’agissait d’un érable. Le reste, je l’ai trouvé dans le cadastre des arbres de la ville de Vienne (bien pratique ça !). Il s’agit donc bel et bien d’un érable de Norvège, pour être tout à fait précise. Il est de forme « colonnaire » et sa couronne peut atteindre jusqu’à 4m de diamètre. L’érable de Norvège supporte bien le climat urbain et aime les situations ensoleillées ou légèrement ombragées. Son feuillage est dense (tiens, tiens…). Enfin, il possède un réseau de racines superficielles.

Ce que j’en retire : là aussi, ces informations me seront utiles pour choisir les plantes et leur emplacement. Sous la ramure, il faudra m’orienter vers les plantes de mi-ombre. De plus, elles devront supporter la concurrence, elle devront sans-doute être « nourries » régulièrement. Et pour terminer, elles devront supporter la sécheresse. Mais ça, c’était déjà clair pour moi. Mon pied d’arbre n’est certes pas très loin de chez moi, mais pas question d’aller l’arroser tous les jours en trainant des arrosoirs.

Le sol et la végétation

Il m’a suffi d’un petit coup de bêche pour me rendre compte que le sol n’avait pas été aéré depuis un bon moment… Il va y avoir du travail. Par ailleurs, on y trouve du chiendent, du mouron, du chénopode et de la très poétique mauve sauvage (celle-là, je vais la garder…).

Premiers pas sur le pied d’arbre et… première erreur

Comme je l’ai expliqué dans cet article décrivant ce nouveau défi, j’ai obtenu le permis de végétaliser mon pied d’arbre au début de l’été. Mon but était d’attendre la fin de l’été ou le début de l’automne pour faire des plantations durables.

J’avais donc presque 3 mois pour réfléchir à ce que j’allais planter à cet endroit. Parfait ! Mais que faire pendant ce temps ? Pour semer des annuelles, il était déjà trop tard. Pourtant je n’avais pas envie de rester inactive tout ce temps. Impatience quand tu nous tiens… Alors j’ai décidé d’utiliser cette période pour préparer le sol, c’est-à-dire éliminer les adventices, l’aérer et semer un mélange d’engrais verts pour améliorer sa qualité et ne pas le laisser à l’abandon pendant tout ce temps.

J’ai donc attrapé ma bêche et j’ai commencé à retourner le sol. Première grosse erreur. Il faut dire que sur mon balcon, travaillant avec du substrat de qualité constante, je n’avais pas l’habitude de ce genre de situation. Mis à part le fait que cela n’a pas été un travail de tout repos (le sol était vraiment dur et plein de cailloux…), retourner le sol à la bêche a deux grands désavantages (ce que j’ai appris depuis) : 1. Cela perturbe la vie du sol et les micro-organismes, enterrant ceux qui ont besoin d’air et faisant remonter à la surface les autres. 2. Cela fait également remonter à la surface des graines d’adventices qui n’attendaient que ce moment pour germer. Après ces préparatifs maladroits, j’ai semé mes engrais verts et je suis partie en vacances.

Devinez ce que j’ai retrouvé à mon retour de vacances quelques semaines plus tard… Eh oui, avec la chaleur et la sécheresse, mon engrais vert n’avait pas poussé. Seules quelques feuilles de trèfle ont pointé le bout de leur nez. Le sol, sous l’action des pluies d’orage était à nouveau tassé. Et les adventices, si péniblement enlevées quelques semaines auparavant, s’en sont données à cœur joie. J’ai trouvé la surface recouverte des fameux chiendent, mouron et chénopode. Bref, tout était à recommencer…

Les adventices s'installent là où le sol est nu
Photo par Dave Lowe sur Unsplash

Ce que je retiens de ces erreurs

Je l’ai déjà appris en jardinant sur mon balcon, il y a beaucoup d’enseignements à tirer de ses échecs. Et c’est dans cet esprit que je dresse le bilan de mes premières actions.

Traitez votre sol avec précautions

Retourner le sol à la bêche, c’est démodé et pour de bonnes raisons ! Si le sol n’est pas complètement compacté, il vaut mieux l’aérer avec des outils plus « doux » comme la désormais fameuse grelinette ou la griffe (garden claw) qui laissent intactes les couches distinctes. Ayant retrouvé une griffe dans la cave de mon immeuble, j’ai opté pour celle-ci. En plus de l’avantage cité ci-dessus, elle est plus facile à manipuler que la bêche et peut servir à désherber.

Les adventices vous parlent

C’est vrai qu’elles n’ont pas bonne réputation, ces «mauvaises herbes » capables d’étouffer les plantations au potager ou au jardin d’ornement. Pourtant, elles peuvent parfois être utiles… Certaines contribuent à plus de biodiversité, sont comestibles (comme le mouron ou le chénopode) ou simplement jolies (comme la mauve sauvage). Dans certains cas, même, elles nous en disent long sur la qualité ou la composition du sol. On parle alors de plantes bio-indicatrices.

  • Le chiendent indique les sols fatigués, déstructurés et un bêchage trop profond (nous y revoilà…). Heureusement, il n’est pas majoritaire sur ma petite parcelle.
  • Le mouron (des oiseaux) indique un sol sain et équilibré. Ça, ça fait plaisir, surtout qu’il est présent un peu partout sur la surface.
  • Le chénopode, assez présent lui-aussi indique enfin un sol riche, non calcaire avec une bonne teneur en azote et en magnésium.

En tout et pour tout, je me retrouve donc avec une première analyse de mon sol, un peu contradictoire peut-être mais qui n’a rien couté…

Patience, patience

Je l’avoue, je suis une incorrigible impatiente. Ne voulant pas attendre l’automne, je me suis attaquée à mon sol à une période défavorable. Par ailleurs, mes préparatifs ont été interrompus par les vacances. Mis à part le fait que ma technique n’était pas la bonne, je n’ai pas pu terminer ce que j’avais commencé. Je le savais déjà, le jardinage demande de la patience… J’arriverais peut-être mieux à l’apprendre avec mon pied d’arbre que sur mon balcon.

Et vous, vous êtes-vous déjà retrouvé devant une surface de sol à préparer sans savoir par où commencer ? Quelles erreurs avez-vous faites et quels enseignements en avez-vous tiré ? Partagez-les dans les commentaires ! En attendant, je vous dis à bientôt pour la suite de ce défi.

Grande photo : Gary Yost sur Unsplash

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1 thought on “Défi pied d’arbre : état des lieux et premières erreurs

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